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Sa location de vacances à Rouen infestée de punaises de lit, Camille vit un cauchemar
Ce devait être un « week-end pour visiter la ville », à Rouen (Seine-Maritime). Les deux jours de Camille dans la capitale normande se sont transformés en un véritable cauchemar. En cause, une location Airbnb dans un appartement infesté de punaises de lit.
Ce doit être un moustique
Pourtant, lorsqu’elle fait la visite avec le propriétaire à son arrivée, samedi 18 juillet 2020, « l’appartement semble propre », explique-t-elle, elle qui prend toujours bien soin de notamment vérifier l’état de la literie. C’est qu’à l’œil nu, difficile de déceler ces toutes petites bêtes qui rendront pourtant son séjour si éreintant.
La première nuit passe, Camille s’en réveille « avec quelques piqûres sur le corps » : « Je me dis que ce doit être un moustique. » Mais dans la matinée, la femme originaire de Clermont-Ferrand reçoit un message du propriétaire, lui demandant si elle a des piqûres. L’homme lui explique que la précédente locataire a été piquée par des punaises de lit, qu’un médecin en tout cas lui fait ce diagnostic.
Là, je commence à paniquer, explique Camille. Je sais combien les punaises de lit peuvent proliférer, quelle galère ce peut-être lorsqu’on en a chez soi…
Elle retourne dans l’appartement vérifier la literie, et y décèle de petites traces de sang. « C’est un signe qu’en effet, il y en a », sait-elle. En effet, les déjections des punaises de lit sont surtout constituées de sang digéré.
Il n’avait pas l’air de mesurer le problème
L’après-midi, les piqûres de Camille s’aggravent. De nouvelles apparaissent — « une centaine », compte-t-elle —, d’autres gonflent — elle a un œdème derrière l’oreille — et elle commence à avoir de la fièvre. Elle appelle alors SOS Médecins, qui lui trouve un rendez-vous en urgence en plein dimanche, et on lui prescrit des médicaments.
Elle lave par ailleurs tous ses habits à haute température et croise les doigts pour ne pas avoir embarqué de petites bêtes sur elle. Elle appelle le propriétaire de l’appartement, pour lui signifier qu’elle ne se « voit pas rester une nuit supplémentaire ». De retour pour plier bagage, elle le croise, armé de « plein de produits désinfectants ».
En pulvérisant différents produits dans la chambre, Camille aperçoit ces minuscules bêtes noires facilement reconnaissables, comme pour finir de la convaincre de trouver ailleurs où loger. « Ce que je reproche au propriétaire, c’est qu’il savait que la précédente locataire avait été piquée par quelque chose, il aurait dû me prévenir. »
Il est tard, et Camille doit trouver un endroit où dormir. Elle prend un hôtel, qu’elle paie le prix fort, « sans avoir eu le réflexe d’avertir Airbnb directement ». 100 euros d’hôtel, une cinquantaine d’euros supplémentaires pour son traitement, la laverie etc. : le préjudice est conséquent.
Un commentaire négatif ?
Au 24 juillet, une petite semaine après sa mésaventure, Camille n’avait pas eu de « geste » du propriétaire, qui avait encaissé la totalité du loyer pour deux nuits, dont une qu’elle avait finalement été contrainte de passer à l’hôtel.
"J’aimerais juste qu’on me rembourse ma location, et éventuellement mon hôtel", demande-t-elle.
Parvenue à joindre Airbnb, elle devra « passer par le centre de résolution d’aide et envoyer toutes les preuves, pour que l’hôte puisse recevoir tout ça, et eux faire quelque chose : une vraie galère ! » Si l’affaire n’avance pas assez vite, Camille envisage de laisser un commentaire négatif sur la plateforme, « même si ce n’est absolument pas mon genre, d’habitude ».
« Le propriétaire a tout intérêt, pour éviter d’avoir un mauvais commentaire — et les répercussions pour un commentaire expliquant la présence de punaises de lit sont très importantes —, à faire un geste », analyse Etienne Lejeune, avocat au barreau du Havre. « L’assurance hôtes » d’Airbnb ne couvre pas les problèmes de punaises de lit, est-il expliqué sur le site web de la plateforme. « Le problème des punaises de lit dans des locations de vacances en général, ce sont les preuves : comment prouver qu’elles étaient là au moment où vous êtes arrivé et que ça n’est pas vous qui les y avez amenées ? », explique l’avocat.
L’appartement est reloué
Dans le cas de Camille, les piqûres de la locataire précédente pourraient plus facilement amener le propriétaire à nouer un accord à l’amiable. Mais au 24 juillet 2020, la jeune femme nous expliquait que la situation ne semblait pas en prendre le chemin. « Il m’a envoyé un message hier pour me dire qu’il avait reloué l’appartement depuis mon départ, et que le nouveau locataire n’avait pas de piqûre… »
Mise à jour :
Au 27 juilllet, le propriétaire de l’appartement avait finalement remboursé les deux nuits à Camille. « Par contre, Airbnb reste à distance de tout cela et je trouve que le site ainsi que l’accompagnement est très mal fait : je dois les rappeler pour obtenir le remboursement de ma nuit d’hôtel », ajoute-t-elle.
Mais les punaises de lit, est-il expliqué sur le site de l’assurance maladie, « peuvent survivre sans manger pendant plusieurs mois ». « C’est étonnant que malgré mes alertes, Airbnb permette toujours la location de cet appartement ! », complète Camille. La plateforme n’a pas répondu à nos sollicitations.
Une semaine après sa mésaventure, la Clermontoise poursuit son périple mi-vacances mi-boulot en Normandie, avec un petit goût amer. « Quand ces piqûres sont apparues, j’étais à deux doigts de tout annuler et de rentrer. Mais je me suis dit que ça n’arrangerait rien… Je vais essayer de ne pas garder que cette mauvaise impression de Rouen ! »
Publié le 27.07.2020 : https://actu.fr/normandie/rouen_76540/sa-location-de-vacances-a-rouen-est-infestee-de-punaises-de-lit-camille-vit-un-cauchemar_35136092.html